ATTENTION ET TRAVAUX

Défiant autorités, deux petites par la main Et montée précipitée dans un train, Ouvrant pour elles autre destination, Mais laissant sur le quai gestapo, Au pied d’un panneau « Attention travaux ». Baptêmes en chaine, mains jointes sur le cœur Et bonnes sœurs de la Providence, A Limoux, l’enfance en danger trouva secours, Quand seul l’Amour peut terrasser la douleur  

Et des Justes consoler le chagrin  

Que notre monde encore en chantier

Puisse écouter le cœur d’une enfant Qui à l’âge de 6 ans cessa alors de grandir Parce que l’horreur venait de tout dire.

Avec « Madame Colette » pour maman Danielle a retenu ses larmes et ses élans 

Mais loin du ventre -mou refusant Altérité, Cette enfance fut aussi lit- de la bienveillance : Témoin d’anciens, aimant les leurs plus que tout,  Jusqu’à confondre identités et jamais revenir, Pour sauvegarder sourire de leur petite-fille ; Près de la dame secrètement sa maman,

Elle grandira comme on joue au chat et à la souris, Entre méchants et celle qui lui a donné Vie.  

Que notre monde encore endormi Puisse écouter le cœur d’une enfant Lequel meurtri néanmoins pressentit Que grandir rime avec s’offrir  

Passé douloureux qui pourtant a épargné  Impuissance d’alors fut creuset d’une vocation Et vint interroger sa propre destinée : Sans jamais oublier, bras décroisés pour agir, Faire de la culpabilité d’être encore là Le sillon d’une vie meilleure ici-bas Et gommer ce qui défigure l’humanité, Faisant du trauma, ce qui empêche de dormir, Parce qu’en leur chair ou dans leur psyché D’Autres sont encore en train de souffrir

Que notre monde encore en chantier Puisse entendre sagesse d’une vie sauvée ; Fillette apeurée saisissant l’avenir : Ecouter cœurs d’enfants ou, repu de haine, périr